Le mois de septembre du magazine « Pour la science »
vient de raviver le malaise que me provoque la chromo dynamique quantique quand
elle est sommée d’expliquer les découvertes récentes des pentaquarks. Cf
l’article publié par ROLF ENT/THOMAS ULRICH/RAJU VENUGOPALAN …..Pour les
lecteurs fidèles qui lisent mes articles spécialisés du « Monde selon la
PHYSIQUE » voir mes archives du mois dernier
J’étais resté pourtant longtemps sous le charme de la
conférence de DAVID GROSS à Princeton
jusqu’au jour (2014) où fut déjà remis
en question le problème de la
répartition fine des spins des quarks à
l’intérieur du proton ou du neutron ….Jusque-là , moi physicien ébloui ,je
m’étais contenté de règles d’arithmétique élémentaire :en charges électriques
un proton c’est 2u+1d , donc 2(+2/3)+(-1/3) =+1 . et un neutron c’est
2d+1u,donc 2(-1/3 )+1 /3=0 ……Et bien hélas , j’avais tort autre part !Le Monde
se refuse à être simple !
Il se révèle, en effet, que
dans certaines expériences de protons bombardés par des faisceaux
d’électrons de très haute intensité on peut obtenir des chocs « profondément
inélastiques » et les analyser…Il en ressort que les médiateurs des forces qui
relient les quarks entre eux et qu’on nomme gluons sont porteurs eux-mêmes d’un spin !Les manips donneraient comme ordre
de grandeur un peu plus que 10% du spin du proton !.....Si je ne suis pas tombé
ce jour-là de mon fauteuil , c’est parce
que les bras du susdit remontaient haut ! Car tous les vecteurs d ‘ énergie
sont censés présenter ( tels les photons ) un spin entier !Et si maintenant on
vient de me dire que les gluons ne sont pas tout à fait des bosons , il faut
qu’ on m’en donne les preuves expérimentales…..
MAIS LA SUITE FUT PIRE !je rappelle que c’est en 1969 que l’analyse d’ électrons très
énergiques et déviés en traversant des protons a permis de révéler l’existence
de constituants internes, les quarks , et peu à peu les manips en ont détecté 6
variétés et 6 anti variétés …La suite du
travail a consisté ensuite à définir les conditions expérimentales des bonnes
manips pour en mesurer la masse ….et ça n’ a pas été simple pour en
avoir ne serait -ce qu’une idée
approximative …..Et pourquoi me direz-vous ? Et bien parce que ce qui les lie
entre eux , ces gluons , en constituent
une partie…..en clair il faut additionner les masses des 3 quarks à celles des
« masses-énergie » des gluons pour retrouver la masse du proton ou du neutron
….Mais OLIVIER , vous exclamez-vous , voilà une deuxième occasion de tomber de votre fauteuil !
Pourquoi ?Parce qu’ un
boson n’a pas de masse ; il n’est
qu’énergie ;il a le droit de bouger , telle une onde et de présenter une énergie cinétique ( donc
l’équivalent d’une masse) et par conséquent on peut supposer qu’ un proton
immobile présentera des masses de gluons dont la valeur pourra être
moyennée et permettra de connaitre leur
contribution à la masse du proton
….Alors, cette fois ci , tombez pour de bon de votre fauteuil :les gluons
peuvent représenter jusqu‘à 98% de la masse du proton !Et je vous expliquerai
dans ma suite ce que les manips racontent…..
Resté sur ces incertitudes, je me suis mis , il y a environ un an , à travailler à une
« imagerie pédagogique » pour expliquer tout ceci à mes lecteurs . Ceux qui
,parmi eux ont le plus de mémoire se rappellent peut être des résultats de mes calculs et des
graphiques que je vous avais proposés alors .J’y reviens aujourd’hui avec des représentations encore plus « trivialement scolaires……Imaginons donc les
quarks comme des billes sphériques en
rotation et de diamètre différents
suivant leur variété ….Chacune de ces billes dispose de deux crochets mobiles situés dans leur plan équatorial
….Ces crochets correspondent a des points
d’action de deux types d’interaction .Le premier est celui de l’interaction des charges
électriques portées ( répulsives si
charges de même signe , attractives si charges de signe contraire ). Le second
correspond à l’interaction forte
, dite « de couleur » des quarks entre eux .Les lois évaluant les forces
respectives des deux types d’interaction sont
fonction de la distance mutuelle D entre les quarks et mathématiquement
très différentes. La répulsion ou l’attraction des charges électriques
s’exprime au moyen de la loi classique
de COULOMB en 1/D² .tandis que la répulsion ou l’attraction des charges de couleur
est décrite par une
fonction sigmoïde « déformée
« puis interrompue !
A ceci ,il fallait ajouter , l’attraction gravitationnelle
des masses des trois quarks entre eux et
si l’on se permet de supposer qu’elle
joue encore un rôle malgré leurs masses
faibles , cela reviens a devoir traiter
mathématiquement le terrible problème
astral des trois corps , qui a
tant embêté HENRI POINCARE .Dans mon
calcul approximatif je l’avais laisser
tomber !
Je vous avais donc signalé que décrire les mouvements de trois quarks de deux espèces
différentes , de diamètre d(d) et d
(u)et mobiles dans un volume sphérique global de la taille d’un proton ou d’un
neutron ne peut être résolu que par
des approximations successives …. Accrochons à chacun des trois
quarks un premier ressort très
puissant(ou un élastique ) de longueur
d’extension maxi égale à
2d(u) + d(d).Il leur laisse une
liberté de mouvement quasi-totale en
positions de « touche -touche » mais se
rompt quand l’extension maxi est atteinte . Surajoutons un deuxième ressort qui
lui se déforme et qui décrit l’interaction soit positive soit négative
entre les charges électriques des quarks . Ce ressort faiblit
quand les distances inter quarks
augmentent mais « fait la loi »( domine) quand les trois quarks sont
très proches ….Je vous en avais décrit le résultat approximatif :pour un
proton au « repos », le ballet des trois quarks
se représente dans l’espace par
une danse ou le protagoniste de charge + ou -
passe périodiquement entre les
deux autres….Il y a donc dans un gluon une
double contribution mixte de
charge électrique et une seconde de charge de couleur …..Ce qui explique sa
complexité !
Ce n’est pas tout !
a suivre
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