10/03/2015
ENERGETIQUE PROSPECTIVE (24):Aie! aie....!
1°/ PROBLÈMES D' HOMMES ET D' EXPÉRIENCE…..
J’avoue avoir été peu surpris par les révélations de PHILIPPE BOULIN/MARCEL BOITEUX /JEAN NOEL LHUILLIER sur les interminables chicanes et la bagarre permanente entre FRAMATOME et EDF ….Vous vous doutez bien sûr que repartir avec si peu de moyens dans les années 69 -71 ( décisions POMPIDOU/MESMER) , c’était devoir faire appel à notre licencieur américain WESTINGHOUSE ….Or en fin des années 50 , pour leur propre démarrage BOULIN ne nous dit –il pas que « …..Les sociétés américaines allaient de déboires en déboires au point que Westinghouse nous avait conseillé de mettre 3 cuves en fabrication pour être sûrs d’en avoir une bonne. » ! Je m’étonne que certains des blogueurs antinucléaires de ce site n’aient pas bondi sur mes lignes d’avant-hier ….. J’ai pourtant déjà dit que le nucléaire était une industrie extraordinairement lourde…….Passe encore qu’ une nation « lambda » ne veuille pas se charger des impédimenta de tout ce qui constitue le traitement du cycle des combustibles ….Il reste néanmoins qu’il y a de grosses boutiques à « monter » et qui fabriquent des gros matériels…. mais surtout il faut accumuler une masse considérable de connaissances et d’expérience, chez le concepteur qui devient ensuite constructeur, et puis chez l’exploitant et enfin chez les organismes de sûreté…….. Alors dites-moi quelles étaient (dans les années 70) celles de la France avec ses réacteurs graphite –gaz à uranium naturel à arrêter…. !?? C’est d’ailleurs seulement en juin 1967,qu’ un groupe d’experts pour la sûreté des réacteurs est instauré par le ministre de l’Industrie et encore c’est pour l’examen de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. C’est un groupe tripartite où sont représentés le CEA, EDF et l’industrie. Ce groupe d’experts devient Groupe permanent (GP) en 1972 …..La formalisation du processus d’expertise ne se précisera que l’année suivante, en mars 1973 et ce sera par le Service central de sûreté des installations nucléaires (SCSIN) qui démarre avec un effectif réduit de trois ingénieurs des Mines.
Et puis la construction de réacteurs nucléaires s’arrête en 91 ( CIVAUX) et la confraternité « belle mais si susceptible » entre les acteurs AREVA , EDF , CEA , IRSN etc. va peu à peu disparaître avec les départs , mutations , disparitions etc. des uns et des autres….. ET PUIS VINT LE PROJET AREVA/EPR…….
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2°/PROBLÈMES DE MOYENS , DE GROS SOUS ET DE FINANCES………
Il ne se passe pas de semaine où un écologiste ou un antinucléaire ne vienne déclarer que les prix du kilowatt-heure nucléaire des EPR seront bien plus importants que ceux d’une énergie renouvelable bien reliable au réseau ou alors adaptée a des conditions de consommation locale …..Il me faut donc aborder ici plusieurs sortes de problèmes par les quelques questions posées par le père de mon CANDIDE habituel :
- 1 :Le modèle proposé d EPR a-t-il été mal conçu par AREVA ?
- 2 :La recherche d’un niveau d’abaissement « extrême » ( ?)en risque sureté en a-t-elle été menée trop loin ?
- 3 :La collaboration concepteur/ exploitant électricien/ Organisme de sureté ASN a-t-elle été insuffisante ?tardive ?contrariée par des égos surdimensionnés ?Ou par des idées politiques ? ETC .
- 4 :N’est-il pas normal que le prototype et même les suivants « essuient les plâtres » ??
- 5 :La catastrophe de FUKUSHIMA ne vient - elle pas de rajouter le surcout des prescriptions de l’ASN
- 6 :Peut-on espérer dans l’état actuel du « LIVRE DE PROCEDE » et du Dossier Sureté que l « effet de série » l’ abaissera ? Ou bien est-il possible d’en modifier des éléments trop couteux ?
- 7 :Puisqu’en 2013, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont atteint 215 milliards d'euros, soit cinq fois plus que dans l'atome civil , la partie n’est-elle pas d’ores et déjà perdue ?
je Je donnerai une suite plus tard , lors du traitement des finances.....
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- Je vais tacher de répondre avec ce que je sais ( même si cela vous semble être parfois de bric et de broc)……..
- 1 : Techniquement, EPR s'appuie sur les concepts de type N4 et Konvoi (modèles de réacteurs nucléaires de la gamme des 1 400 MW respectivement français et allemand). ET ASSOCIE LEURS PRINCIPE DE SÛRETÉ . En France, ce niveau de probabilité d accident de sûreté est fixé depuis l’origine du parc de réacteurs REP à une chance sur un million par réacteur et par an, c’est-à-dire par « année-réacteur »…..Avec EPR , la probabilité de fusion du coeur est tombée à 3,6.10-7/réacteur.an, hors agressions, soit un progrès d’un facteur 15 par rapport au palier N4.Le dossier de sûreté a été contre-visé par ASN
- 2 : Le prix d’une sûreté maximale s’évalue à l’ampleur des risques encourus….. Fukushima a contaminé près de 30.000 km2 …. Cela a ouvert les yeux aux pays qui voulaient se lancer dans le nucléaire à low-cost ou même en se disant qu'ils pouvaient presque tout faire chez eux , avec quelques philippins en habits blancs pour tourner les vannes ….. Par ailleurs, Fukushima a mis le doigt sur le problème de bien prévoir tous les équipements de secours. Cet accident aurait pu être à la gloire du nucléaire. Le réacteur n'a pas fauté, ce sont les équipements de secours qui ont été défaillants parce que l'électricien japonais n'avait pas pris les précautions qui pourtant lui avaient été recommandées par une autorité de sûreté faible ……
- 3 : Je ne répondrai a cette question q u’en vous rappelant les déclarations de PHILIPPE BOULIN/MARCEL BOITEUX /JEAN NOEL LHUILLIER mises en tête ….Pendant la gestion du projet EPR les grosses têtes « pensantes et dirigeantes » avaient changé : il s’agissait de François Roussely : 1998-2004/Pierre Gadonneix : 2004-2009/Henri Proglio : 2009-2014 pour EDF et de Anne Lauvergeon entre 1999 -2011 pour AREVA avec André-Claude Lacoste entre 2006-2012 a la présidence ASN
- 4 :
- A SUIVRE
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16:20 Écrit par olivier-4 |
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