Parlons aujourd’hui de la déconstruction du proton avec notre sévère enquêteur XYZ !
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-« Abordez des concepts nouveaux , OLIVIER
, compte tenu de ce vous nous avez déjà appris !
-« Tout d’abord
, cher XYZ , que du point de vue
du physicien , le proton qui n’est pas
radioactif ne soit pas stable , si en
revanche du point de vue du chimiste , c’est une particule très réactive car ionisée et « qui mange à tous
les râteliers »!!!
-« Alors entrons dans le vif du sujet OLIVIER …Est-on au jour d’aujourd’hui vraiment si sûr qu’ il soit si stable ?
-« Si je me place au plan de la physique expérimentale
et du Modèle standard , une des solutions
c’est la désintégration du proton
qui doit passer par la réaction : p+>>>
e + + П0 . Avec l’observation
d’un rayonnement β+
Et on peut penser que
très vite ensuite :П0
>>>2γ le pion( méson ,
quark et antiquark) se désintègrera en rayonnement γ
-« Comment définir alors les conditions d’observation d’une bonne manip ???
-« Ma réponse est délicate XYZ , car il s’agit en fait plutôt
de NE PAS OBSERVER CES PHENOMENES LA! On utilise pour cela
l’effet Vavilov-Tcherenkov qui consiste à repérer un flash de lumière lorsqu'une particule
chargée se déplace dans un milieu diélectrique avec une vitesse supérieure à la
vitesse de la lumière dans ce milieu …..Et pour cela quoi de mieux que
d’utiliser le détecteur de radiation Tcherenkov à eau du
Super-Kamiokande au Japon ???
-« Et quel est le résultat ,, ?
-« Eh bien une fois qu’ on a trié correctement tout
ce qui tombe dedans et éliminé les autres réactivités possibles , ( et
il en reste quasiment rien !) ,on en déduit ce qui a la rigueur pourrait être attribué à la désintégration rarissime du proton …..C
‘est à dire qu’on ne réussit en fait qu’à
obtenir que des limites inférieures de
demi-vie du proton, avec niveau de
confiance de 90 %, de 6,6×10^33 ans via la désintégration par antimuon et
8,2×10^33 ans via la désintégration par positron. Des résultats plus récents,
évaluent une demi-vie supérieure ou égale à 1,29×10^34 ans via la
désintégration par positron et on espère une précision encore accrue avec Hyper-Kamiokande…
…
-«Alors revenons à la base , OLIVIER ! Pourquoi
certains noyaux atomiques sont-ils stables et d’autres se désintègrent-ils plus
ou moins rapidement ?
-« Je ne peux pas répondre complétement à une
telle question cher XYZ ….Cela prendrait même pour des
physiciens pro au moins 20 à 30 pages !!!Disons schématiquement que pour
modéliser les noyaux il faut déjà savoir décrire les interactions électromagnétique, faible et
forte qui y opèrent….
L’étude des noyaux atomiques
fut HISTORIQUEMENT comparable à l’exploration d’un territoire
inconnu. Les physiciens ont eu à
parcourir une carte dont les
coordonnées sont définies par le nombre
de protons et de neutrons, où chaque combinaison correspond à un noyau
potentiel. Je vous redonne la carte très condensée des noyaux possibles ……
. Mais tel ou tel noyau existe-t-il ? Et si oui, quelle sera alors sa durée de vie ? La carte est traversée par une ligne de noyaux stables, la « vallée de la stabilité », qui correspond aux noyaux des éléments chimiques naturels que l’on trouve sur Terre
. Mais tel ou tel noyau existe-t-il ? Et si oui, quelle sera alors sa durée de vie ? La carte est traversée par une ligne de noyaux stables, la « vallée de la stabilité », qui correspond aux noyaux des éléments chimiques naturels que l’on trouve sur Terre
Pour décrire un noyau, la clé pour comprendre leurs propriétés c’est ensuite de se choisir un modèle … Les physiciens en utilisent plusieurs….D ‘abord
un modèle en couches, analogue, pour l’interaction nucléaire, au modèle des
couches électroniques d’un atome, à ceci près qu'il existe des couches pour les
protons, et des couches pour les neutrons. Les neutrons et les protons
remplissent ces couches en commençant par celles de plus basse énergie .Il a
été aussi proposé encore un modèle en
clusters (amas)
Si un noyau complexe
contient N protons et N neutrons –, c’est donc un noyau stable vis-à-vis de
l’interaction forte. Avec excès de protons cela le rend instable vis-à-vis de
l’interaction faible : un des protons se désintègrera en un neutron, un
positron et un neutrino (désintégration bêta plus ), et là je dois rentrer dans les petits détails
de la théorie des couches : les physiciens distinguent deux types de
désintégration bêta en fonction du spin du positron et du neutrino. Si leurs spins
sont d'orientations opposées, on parle de transition de Fermi ; si leurs spins
sont alignés, on qualifie la désintégration de transition de Gamow-Teller. Je
ne peux en dire plus ici……Donner des exemples
de manips prendrait trop de place……
Tout cela détermine
,en définitive ce qui devient permis ou
reste interdit ….En France , les études
théoriques et expérimentales sont très partagées par une grosse collaboration de divers centres du CEA et le GANIL….Ai-je
été clair ,XYZ ?
-« Ça me va pour aujourd’hui !Mais toutefois dites-moi
quelques mots sur ce qu’ on appelle le » processus de neutronisation «
qu’ on observe parait-il dans les supernovae …
.
-« C’est une
des phases supposées se produire , dans l’explosion
puis le refroidissement dans les étoiles à neutrons . …. On l’appelle le processus URCA ( des termes
Urca Casino ou l’argent disparaissait
mystérieusement à la roulette !) Lorsque
la densité devient très forte, l’objet rémanent se contracte. Les électrons se rapprochent des
noyaux, et peuvent même y pénétrer à la faveur d’une réaction β transformant un
proton en neutron : p + e- → n + νe
-« Mais ensuite ces neutrons ne peuvent plus redevenir
protons ?
-« Oui , car il s’ensuit
un état dégénéré dans lequel tous les niveaux d’énergie quantiques les plus bas
sont occupés…. La réaction inverse :
n → p + e- + γe ne
pouvant en général produire un électron de très haute énergie, se trouve
bloquée à un niveau de 0 ,5 %
….
- « Il s’agit là donc de quelque chose qu’ on ne sait
pas faire en accélérateurs !???
-« Et oui ! L’étoile à neutrons se forme à très
haute température, de l’ordre de 10 milliards de degrés. Un fort flux de
neutrinos externes entraîne un refroidissement très rapide, qui amène l’étoile
à 1 milliard de degrés seulement en une
journée…
.Mais j’arrête là mes explications car
il y a pas mal de modèles pour ces étoiles à neutrons (donc d’incertitudes)et ce n’ est pas notre
sujet d aujourd’hui ! ( J’ai d’ailleurs parlé des process r ,p, rp jadis
dans LE NOUVEL OBS )
J'aime bien cette question :
RépondreSupprimer- «.... Pourquoi certains noyaux atomiques sont-ils stables et d’autres se désintègrent-ils plus ou moins rapidement ?
car elle est essentielle. Cela dépend uniquement de la dualité de localité. A part le photon (1), il est impossible de créer une particule stable dans une localité restreinte (labo). Cela est entièrement expliqué par le modèle OSCAR.
(1) encore que le photon (selon OSCAR) se dilue pour partie dans le niveau subquantique.