Nous sommes en avril 1960 ….. Mon régiment (nominalement d’artillerie ) est disséminé
sur les crêtes de l’Atlas au sud
de BLIDA ( pc à CHREA).
Mais nous portons assistance à des tas de gens ( j’ai
raconté la récolte des oranges en
février chez les gros fermiers de la
MITIDJA et mes embuscades de nuit )….
Les montagnes se continuent vers l’est vers MEDEA puis vers la
KABYLIE et le régiment prête des
sections d’artillerie en soutien à des
compagnies d’infanterie réfugiées
sur des petits pitons transformés
en fort APPACHE …….Et qui
portent le nom des altitudes données par la carte d etat major …..1193
….602 etc.
J’ai rappelé la dernière fois la doctrine d’alors : l’Armée a créé depuis 3
ans des zones interdites d’où tous les gens sont expulsés et les parque dans des « villages de regroupement » où les
fellahs vivent dans des conditions de misère extrême , malgré notre aide …..
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Après quelques vifs épisodes
à CHREA , le capitaine m’envoie
début Avril , diriger
la section des 28 artilleurs du
poste 602 situé sur la route de TABLAT ….En soutien de la 4 ème compagnie du
12 ème bataillon d’infanterie ( un peu plus d’une centaine d’hommes commandés par intérim par un sous-lieutenant
du contingent, L.M.) . I l y a aussi une petite harka qui s’est réfugiée au plus près du poste et à qui on a construit quelques mechtas en
dur ( ma photo) …..
Quant à moi , je
suis assisté par un maréchal des logis
chef ( d active )M. , un méridional sympa de mon âge , et d’une paire d’ obusiers IFH
de fabrication allemande mais qui peuvent tirer
la munition américaine de 105 mm ……
La photo vous montre une de mes
positions de pièce qui vient de subir un
orage de montagne et mes soldats dans la
boue essayant d’évacuer l’eau ! ….
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Le haut du piton se
détache bien de la vallée
en dessous dans laquelle passe un oued peu profond mais qui parfois emporte tout ; parfois aussi les nuages envahissent
le paysage et nous laisse isolés au soleil …( photo) ;à l’horizon le massif du
DJURDJURA se détache ….
On accède à notre entrée de
poste par une rampe raide creusée
dans la roche et surveillée par une
mitrailleuse …..
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L’épisode
d’aujourd’hui se compare à l’extrait
cité pour l’AFGHANISTAN ….Comme
d’habitude les faits sont réels , seuls les noms de personnes ne figurent pas…
Ma vie à 602 est
consacrée à l’entraînement (avec des
visées factices sur des points repérés de la carte ) ou aux sorties en opération, en accompagnement des
fantassins comme observateur -régleur
des tirs d’artillerie , mon
sergent-chef gardant les pièces
de 105 …. VIE .EFFROYABLEMENT MONOTONE
JUSQUE LA …..NOUS NE RENCONTRONS PERSONNE …..Les fells se cachent dans la zone interdite …..
Pourtant au milieu
d’une nuit nous sommes réveillés par une longue fusillade … Ça tire....
mais depuis chez nous !.Le sous-lieutenant fantassin
accourt pour me demander du
soutien : « Ou veux-tu que je
tire ?….Pas de lune ….on n’y voit rien !On ne peut pas éclairer les pièces pour s’ offrir comme cible …. ! »…. «
Et si tu tirais sur eux un obus éclairant ? » « D’accord ! » ..Pour ceux d’entre
vous qui ne sont pas officiers d’artillerie un obus éclairant, ça a
la même forme que l'obus conventionnel, mais son fonctionnement est tout à fait différent. Au moment du
fonctionnement, la fusée allume une charge de dépotage de poudre noire destinée
à éjecter par l'arrière de l'obus un cylindre contenant un parachute et une
cartouche éclairante. Ce cylindre éjecte à son tour la cartouche et son
parachute, allumée par un retard de mèche lente.
Je n’en avais jamais utilisé
et fut surpris de voir les bas
de notre piton s’éclairer pendant plusieurs dizaines de secondes d’une lumière blanche et froide ….Mais rien de visible ….rien de rien ! «
Tes mecs ont tiré sur une famille de chacals » !
ON SE RECOUCHE EN MAUGREANT !…
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Quelques jours plus
tard passe le général X inspectant tous les pitons isolés du secteur ……Visite embarrassante pour les
fantassins dont le casernement est
devenu ,à la longue assez bohême ( pour ne pas dire bord……..que ) et pour moi aussi , car
normalement l’obus doit aussi se
détruire en explosant sur son site d’impact ….. « Mon obus n’a pas explosé à la fin de l’envoi
mon Général ! » …
….
ALORS ENGUEULADE POUR
TOUS !
« Faites-moi un
compte –rendu , lieutenant H , CAR VOTRE
OBUS VOUS ALLEZ LE RETROUVER DANS LA PISTE SOUS LES ROUES DE VOTRE JEEP ! »
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LA CHOSE EST SURVENUE
DANS LES TERRAINS D’ENTRAINEMENT A BLIDA QUELQUES JOURS PLUS TARD …AVEC LE MIEN
OU UN AUTRE !
602 a été attaqué et défendu quelques mois plus tard car les portées des 105 (15 km ) se
recouvraient mais je n’y étais plus
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J'étais alors médecin-lieutenant au 12e B.I. et j'allais y faire de l'A.M.G. au près du regroupement de 602. Au poste même, il y avait un lieutenant dont le capitaine ne voyait pas l'utabilité, car il était toujours là à tenir des discours incohérents et que, n'y comprenant rien, j'accompagnais de "Bin là". Un jour une de mes ASRA (appeées en radio "Matières Grasses" dont j'ai oublié le nom, l'autre s'appelait MAlika, retournée à Paris m'écrivit qu'elle avait dû me défendre : j'avais été accusé par le dit lieutenant, un instituteur breton je crois sans en être sûr, d'être un collecteur de fonds pour le F.L.N. En effet, une fois, lors de nos visites d'A.M.G. une fillette avait remis à mes ASRA un bouquet de fleurs contenant des billets...
RépondreSupprimerJ'ai aussi de ce poste un autre souvenir pénible : une famille furieuse poursuivant l'ambulance : une fillette fièvreuse venait de mourir, probablement de typhoîdeé Salutations.
J'étais alors médecin-lieutenant au 12e B.I. et j'allais y faire de l'A.M.G. au près du regroupement de 602. Au poste même, il y avait un lieutenant dont le capitaine ne voyait pas l'utabilité, car il était toujours là à tenir des discours incohérents et que, n'y comprenant rien, j'accompagnais de "Bin là". Un jour une de mes ASRA (appeées en radio "Matières Grasses" dont j'ai oublié le nom, l'autre s'appelait MAlika, retournée à Paris m'écrivit qu'elle avait dû me défendre : j'avais été accusé par le dit lieutenant, un instituteur breton je crois sans en être sûr, d'être un collecteur de fonds pour le F.L.N. En effet, une fois, lors de nos visites d'A.M.G. une fillette avait remis à mes ASRA un bouquet de fleurs contenant des billets...
RépondreSupprimerJ'ai aussi de ce poste un autre souvenir pénible : une famille furieuse poursuivant l'ambulance : une fillette fièvreuse venait de mourir, probablement de typhoîdeé Salutations.
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poste difficile la cote 602 en effet cher corrrespondant anonyme ....
RépondreSupprimerMAIS FACILE PAR COMPARAISON AUX BAROUDS DE LA MONTAGNNE DE CHREA ET DES CHOSES SANGLANTES QUE J AI DU AFFRONTER ET DONT NE NE PEUX PARLER ICI .....