Si je me suis permis d’inviter
mes lecteurs à aller visiter la base de données des séismes français
métropolitains hier c’est pour
plusieurs raisons …
1 : Les missions de l'ASN s'articulent autour de trois
métiers : la réglementation, le contrôle et l'information
du public …..C’est donc son rôle d’apprécier
correctement les conséquences de notre sismicité dans ces 3 types d’activité.
2 : La sismologie
est la science
de collecte d’informations
et AUTANT QUE POSSIBLE du traitement préventif de leurs conséquences
…Les caractéristiques et les
performances de nos moyens sont-ils
suffisants ???
3 : L’appréciation
des risques naturels peut-elle conduire à des excès
du principe de précaution ….Mais les
risques de dommages consécutifs
à un accident nucléaire ne sont-ils
pas à maximiser, étant donné leur
gravité éventuelle ??? Quel est le prix du risque zéro ??? Peut-il d’ailleurs être
atteint ????
Nous allons examiner
ces problèmes et je situerai ma position
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1 : Je rappelle que c’est à l’exploitant (à EDF) a présenter le Dossier préparatoire
de sureté d’une installation à
l’ASN …. C’est donc à lui de mobiliser
les moyens nécessaires ….Mais c’est
à l ASN et à l IRSN d’en apprécier les résultats …..La procédure dite « d’examen
par les Groupes permanents »
ne conduit pas à des querelles d’experts des uns contre experts des autres mais a des réflexions scientifiques et
techniques approfondies ….Et non à des règlements de justice et /ou décisions de tribunal
….. Si le grave accident de
FUKUSHIMA a entrainé par ailleurs une réflexion générale sur la sureté
des centrales nucléaires ,
celle –ci n’a nullement remis en cause la nécessité de revoir
tous les dossiers de sureté d’installations nucléaires déjà vieilles de plusieurs décennies …. MAIS BASIQUEMENT CHACUN A CHERCHE A SE RASSURER ,
A RASSURER LA NATION …ET A EVITER UN
TEL DESASTRE EN France DANS LE FUTUR ….
2 : J’espère que les indications que j’ai données hier sur le réseau et le
suivi des séismes ont rassuré mes
lecteurs sur la sensibilité de nos
moyens .
Par exemple sur la centaines d’enregistrements de ces 15 derniers jours , plus de la moitié sont dus à des tirs de carrière et non à des séismes … Et parmi ceux-ci seuls 4 ( 2 en suisse et 1 en Espagne ) dépassaient
en magnitude la valeur 3 ( sur 10) dans l’échelle
log de RICHTER …Et aujourd’hui à 10h 17
du matin 2 sont déjà validés en
tant que séismes ….
J’espère par conséquent que mes lecteurs sont arrivés à la
bonne conclusion : La France est un pays à sismicité modérée.
Chaque année, le territoire français est soumis à une centaine de séismes d’une
magnitude supérieure à 3 et une vingtaine de magnitude supérieure à 3,5…..Les
conséquences n’en sont pas visibles ….
Mais pour autant
l’historique de la sismicité
française depuis un millénaire a clairement montré qu’une
dizaine de grands séismes s’est produite
..D ou la nécessité de délimiter
un zonage et une réglementation appropriée ….Dans
l’usage de l’échelle
d’intensité de MERCALLI
qui va jusqu’à 12 pour la définition de ces zonages on cherche à vérifier quel niveau dans les historiques peut etre repéré comme atteint …Par exemple pour le zonage POUR LE BATI de 1991 la
zone dite de sismicité faible
correspond aux critères suivants :Au
moins un séisme d’intensité VIII ou VIII-IX connu. La période de retour des
séismes d’intensité VIII doit être supérieure à 250 ans. La période de retour des
séismes d’intensité VII doit être supérieure
à 75 ans…..
Si pour des pays comme la Fiance les événements sismiques
importants ont été consignées dans les
chroniques des temps anciens on peut alors espérer obtenir
une » maille » précise
et la plus serrée répondant à ces
critères
Mais pour autant peut –on se déclarer certain de l’absence FUTURE d’une sismicité supérieure …… ?
Non ! Voilà pourquoi les
règlements de l’ASN « sortent des clous nationaux » et majorent
site par site les risques ….Dans
le cadre réglementaire des installations
nucléaires on détermine un « ’aléa sismique » par la
note RFS 2001-01 ainsi que pour chaque zone les concepts de séisme
maximal historiquement connu (SMHC), de séisme de référence dit "séisme
majoré de sécurité" ("SMS en majorant la magnitude du SMHV d'un demi-point
RICHTER ") ainsi qu’ un spectre de dimensionnement (SDD), enveloppe
du spectre de réponse propre à chaque site…..
3 :De fil en aiguille
, je vous ai montré que l’AUTORITE DE SURETE NUCLEAIRE a essayé depuis le début de l’ère nucléaire française
de fortifier progressivement l’arsenal des réglementations , des procédures et du
contrôle non seulement pour la construction des sites mais pour leur exploitation et leur
démantèlement ..Je souscrits bien
volontiers aux reproches qui furent
souvent infligés aux responsables de la sureté et de la sécurité nucléaire
d’avoir parfois un peu « trainé
les pieds » …Mais je dirais qu’une
certaine ignorance des risques est la rançon de toute activité industrielle
nouvelle ……
Il y a une dizaine d’années j’avais traité du risque zéro dans mon blog du NOUVELOBS en partant
des exposés de jacques Repussart , alors
directeur de l IRSN Sa conclusion tombait péjorativement : « Le risque
Zéro n’existe pas. Le matériel et les hommes ne sont pas infaillibles » …
Mais bien ce soit avant la catastrophe
de FUKUSHIMA je ne crois pas du tout nécessaire de
continuer à aller plus loin dans ce sens-là
…. Pour le nucléaire, les incidents sont dix fois moins
fréquents que dans les secteurs de l’aéronautique et du rail; un taux
d’accidents de un par un million d’heures de fonctionnement est atteint. En
revanche je ne crois aux prévisions précises concernant les dates de déclanchements des séismes, mais il
me semble pertinent de ne pas amplifier les conséquences de cette incertitude … Il ne semble pas possible de contredire la volonté de certains pays de développer le nucléaire sur cette base a condition qu ils utilisent les pare feu et moyens adéquats correspondants
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerICHARD OLIVIER HARTMANSHENN20 avril 2018 à 05:54
RépondreSupprimerLa revue dont la photo figure ici est une revue papier+internet et s intitule : PROGRESSISTES ; elle contient un interview du Directeur de l'ASN ,PIERRE HENRI CHEVET
Bien entendu pour les pays de sismicité faible comme la France , on a vu sur le décompte des séismes sur 15 jours qu il esi possible pour des micro-séismes de classe I,II ouen III de tracer des "courbes de retour" en fonction du temps , en revanche pour calculer l eventualité d un " SMS " on se heute aux lois d un hasard suvage
RépondreSupprimervis à vis du quel toutes les tentatives actuelles de modélisation ont échoué .... Je crois qu il n est pas sage de mobiliser les esprits en croyant éviter des catastrophes inopinées , du moment que les exploitants exécutent les préconisations d ugence ... Et c est à l'arret de TRICASTIN en octobre que je pense ....