mercredi 18 avril 2018

Nucleaire et sismicité : fin


Si je me suis permis  d’inviter mes lecteurs à aller visiter la base de données des séismes français métropolitains hier    c’est pour plusieurs  raisons 

1 : Les missions de l'ASN s'articulent autour de trois métiers : la réglementation, le contrôle   et l'information du public …..C’est donc   son rôle  d’apprécier  correctement les conséquences de notre sismicité  dans ces 3 types d’activité.
2 : La sismologie  est  la  science   de collecte d’informations  et  AUTANT QUE POSSIBLE    du traitement préventif de leurs  conséquences  …Les    caractéristiques et les performances de   nos moyens sont-ils suffisants ???
3 : L’appréciation  des risques   naturels    peut-elle conduire à  des excès   du principe de  précaution  ….Mais les  risques de dommages   consécutifs à un accident nucléaire    ne sont-ils pas à maximiser, étant donné  leur gravité éventuelle ??? Quel est le prix du risque  zéro ??? Peut-il d’ailleurs être atteint ????
 Nous allons  examiner   ces problèmes  et je  situerai ma position

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1 : Je rappelle que c’est à l’exploitant  (à EDF) a présenter le Dossier préparatoire de sureté  d’une installation à l’ASN  …. C’est donc à lui  de mobiliser   les moyens nécessaires  ….Mais c’est à l ASN  et à l IRSN  d’en apprécier les résultats  …..La procédure dite «   d’examen  par les Groupes permanents »  ne conduit pas   à des   querelles d’experts des uns   contre experts des autres    mais a des réflexions scientifiques et techniques  approfondies ….Et non à des  règlements de justice et /ou décisions  de tribunal  ….. Si  le grave accident de FUKUSHIMA  a entrainé  par ailleurs une  réflexion générale  sur la sureté  des centrales  nucléaires   ,  celle –ci n’a nullement remis en cause la nécessité  de revoir   tous les dossiers de sureté d’installations nucléaires  déjà vieilles de plusieurs décennies …. MAIS  BASIQUEMENT CHACUN A CHERCHE A SE RASSURER , A RASSURER LA NATION   …ET A EVITER UN TEL DESASTRE EN France DANS LE FUTUR ….

2 : J’espère que les indications  que j’ai données hier sur le réseau et le suivi des séismes  ont rassuré mes lecteurs sur la sensibilité  de nos moyens  .  Par exemple sur la centaines d’enregistrements  de ces 15 derniers jours    , plus de la moitié  sont dus à  des tirs de carrière et non à  des séismes … Et parmi ceux-ci  seuls 4 ( 2 en suisse et 1 en Espagne ) dépassaient  en magnitude la valeur 3 ( sur 10) dans l’échelle log  de RICHTER  …Et aujourd’hui à  10h 17  du matin   2 sont déjà validés en tant que séismes ….
J’espère par conséquent que mes lecteurs sont arrivés à la bonne  conclusion   : La France est un pays à sismicité modérée. Chaque année, le territoire français est soumis à une centaine de séismes d’une magnitude supérieure à 3 et une vingtaine de magnitude supérieure à 3,5…..Les conséquences n’en sont pas visibles  ….
Mais pour autant  l’historique  de la sismicité française depuis un millénaire a clairement  montré  qu’une dizaine de grands séismes s’est produite   ..D ou la  nécessité de délimiter un  zonage  et une réglementation appropriée  ….Dans  l’usage de  l’échelle d’intensité   de  MERCALLI  qui va jusqu’à 12 pour la définition de ces zonages  on cherche à vérifier  quel niveau dans les historiques    peut etre repéré comme  atteint …Par exemple  pour le zonage POUR LE BATI  de 1991 la  zone dite de sismicité faible   correspond  aux critères suivants  :Au moins un séisme d’intensité VIII ou VIII-IX connu. La période de retour des séismes d’intensité VIII  doit être  supérieure à 250 ans. La période de retour des séismes d’intensité VII  doit être supérieure à 75 ans…..
Si pour des pays comme la Fiance les événements sismiques importants  ont été consignées dans les chroniques    des temps anciens on peut alors espérer  obtenir   une » maille »   précise et la plus serrée   répondant à ces critères

Mais pour autant peut –on se déclarer  certain de l’absence FUTURE  d’une sismicité supérieure …… ? Non !   Voilà pourquoi les règlements de  l’ASN  « sortent des clous nationaux »  et majorent   site par site  les risques ….Dans le  cadre réglementaire des installations nucléaires  on détermine   un « ’aléa sismique »  par  la  note RFS 2001-01   ainsi que pour chaque zone les concepts de séisme maximal historiquement connu (SMHC), de séisme de référence dit "séisme majoré de sécurité" ("SMS en majorant la magnitude du SMHV d'un demi-point RICHTER ")  ainsi qu’  un spectre de dimensionnement (SDD), enveloppe du spectre de réponse propre à chaque  site…..

3 :De fil en aiguille  , je vous ai  montré que   l’AUTORITE DE SURETE NUCLEAIRE     a essayé depuis  le début de l’ère nucléaire    française    de fortifier  progressivement    l’arsenal des   réglementations , des procédures   et du contrôle   non seulement pour   la construction des sites   mais pour leur exploitation et leur démantèlement ..Je souscrits  bien volontiers  aux reproches   qui furent  souvent  infligés    aux responsables   de la sureté et de la sécurité   nucléaire  d’avoir parfois  un peu « trainé les pieds »  …Mais je dirais qu’une certaine ignorance des risques est la rançon de toute activité industrielle nouvelle ……
 Il y a une dizaine d’années    j’avais traité du risque zéro    dans mon blog du NOUVELOBS   en partant des exposés de  jacques Repussart , alors directeur de   l IRSN   Sa conclusion tombait  péjorativement : « Le risque Zéro n’existe pas. Le matériel et les hommes ne sont pas infaillibles » 
Mais bien ce soit avant la catastrophe de  FUKUSHIMA   je ne crois pas du tout nécessaire   de continuer à aller plus loin  dans ce sens-là ….  Pour le  nucléaire, les incidents sont dix fois moins fréquents que dans les secteurs de l’aéronautique et du rail; un taux d’accidents de un par un million d’heures de fonctionnement est atteint. En revanche je ne crois aux prévisions précises concernant les  dates de déclanchements des séismes, mais il me semble pertinent de ne pas amplifier les conséquences    de cette incertitude …  Il ne semble pas possible  de contredire la volonté de certains pays   de  développer le nucléaire   sur cette base  a condition qu ils utilisent  les pare feu  et moyens adéquats  correspondants 
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3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. ICHARD OLIVIER HARTMANSHENN20 avril 2018 à 05:54
    La revue dont la photo figure ici est une revue papier+internet et s intitule : PROGRESSISTES ; elle contient un interview du Directeur de l'ASN ,PIERRE HENRI CHEVET

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  3. Bien entendu pour les pays de sismicité faible comme la France , on a vu sur le décompte des séismes sur 15 jours qu il esi possible pour des micro-séismes de classe I,II ouen III de tracer des "courbes de retour" en fonction du temps , en revanche pour calculer l eventualité d un " SMS " on se heute aux lois d un hasard suvage
    vis à vis du quel toutes les tentatives actuelles de modélisation ont échoué .... Je crois qu il n est pas sage de mobiliser les esprits en croyant éviter des catastrophes inopinées , du moment que les exploitants exécutent les préconisations d ugence ... Et c est à l'arret de TRICASTIN en octobre que je pense ....

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