mercredi 16 septembre 2015

Controverses (3) : OSIRIS /SACLAY

  

J’attendais plus de résistances    face à mon article d hier sur FESSENHEIM .Sans doute  avez-vous compris , qu’après les mécomptes rencontrés à EPR  Flamanville   ,Autorités  et  publics divers    ne sont plus aussi certains  de la nécessité   de diminuer nos ressources énergétiques  sures . ???? Surtout au nom de statistiques  d’accidents naturels  à très faibles probabilités  et de dogmes écologistes  issus d’un principe de précaution maximum maximorum…..D’ailleurs ils se sentent couverts par  les prescriptions et conclusions de ASN  sur cette centrale  ….Et pour renchérir  sur un plan énergétique global , qui peut à l’heure actuelle , prédire quoi que ce soit ? Notamment que  le prix du baril va pas rester stable ..ou que certaines évolutions climatiques  ne vont pas se précipiter  ?
Au demeurant , une  branche de ma famille alliée habite l’ALSACE  et Daniel mon  neveu par alliance  , sachant que je  venais de l’ inspecter ( en  86) et m’ ayant demandé mon avis  sur ses nuisances éventuelles   , je lui avais répondu que  le nucléaire   n’était recommandable que pour les pays ayant suffisamment de ressources   pour bien l’entretenir  et le gérer avec des matériels et des personnels constamment  adéquats    …..

 C  ‘est pourquoi je vais traiter aujourd’hui  de la 3 ème controverse : - L’ ASN   versus  l’Académie de  Médecine   à propos des emplois des marqueurs radioactifs
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Ayant passé 22 ans à  SACLAY , je ne peux pas prétendre ignorer ses deux réacteurs  , l un  ORPHEE  à qui j’ai fait synthétiser du fluor  18    pour des usages    confidentiels  , et surtout l’autre   OSIRIS …  D’autant qu’ un de ses ex  chefs responsables  BERNARD  SAUTIEZ  fut mon ami et collègue  inspecteur …. OSIRIS est un réacteur nucléaire de recherche  , de type « pile piscine » mis en service au CEA à Saclay en 1966, de puissance thermique 70 MW. Il sert à étudier les matériaux et combustibles des centrales nucléaires,  mais surtout produit des radioéléments pour l'industrie et l'utilisation médicale, notamment du technétium 99m, dont il est l'un des cinq seuls producteurs au monde ….
Je ne peux prétendre également  ignorer par ailleurs le rôle et les   compétences  d’analyse du couple  ASN+IRSN    puisque j’y ai terminé   ma vie professionnelle   ….. Et que je reçois  des nouvelles de ses inspections et conclusions  avec leur magazine « CONTROLE ». Je n’ ignore donc pas qu’ ils possèdent non seulement le droit de contrôler  les installations et les procédures   mais  aussi celui de  «  légiférer  » et  de punir !Et ils disposent en leur sein  de compétences médicales   variées  ( médecins , biologistes  , physiciens   etc. )  pour ces  taches  …..
Pourtant l ASN et l’Académie de Médecine    viennent de s’opposer  (ou à tout le moins se «  chicaner »)…POURQUOI .. ?
Précisément à propos de l’emploi du technétium !
Un groupe de travail copieux s’est réuni sous la présidence du Pr  André Aurengo, chef du Service de médecine nucléaire du Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière à Paris, Membre de l’Académie de médecine  et autres éminents spécialistes  . Le technétium est nécessaire  pour  de nombreux examens divers et variés dont je ne vais pas vous infliger les  noms et caractéristiques…..
 Comme ASN en avait averti le  CEA , OSIRIS DEVAIT FERMER CETTE ANNEE  …. Et  le réacteur Jules Horowitz du CEA, qui doit le remplacer, ne sera opérationnel qu’en 2018-2020. De plus, le réacteur canadien NRU doit cesser son activité en octobre 2016, tandis que le réacteur belge BR2 doit être en maintenance pendant dix-huit mois en 2015-2016. Si rien n’est fait pour la prévenir, une période de pénurie mondiale est donc certaine de 2016 à 2018.Quant à la solution américaine  par production de neutrons dédiés avec un  accélérateur  , qu’ ils en montrent d’abord l’efficacité …et le prix de revient !
Ce que reprochait surtout ASN (  Michel Bourguignon, l’un des cinq commissaires )  à OSIRIS   découlait un peu  de  l’exode  de  FUKUSHIMA : qu’ arriverait il si  un accident nucléaire  se produisait à  SACLAY , si prés de PARIS ???? Je ne veux pas tomber dans les détails d’une analyse de sureté et  de sécurité   et vous épargnerai  le bien et le moins bien  du  dossier d’OSIRIS….Car  la pile piscine tourne depuis  50 ans  sans aucun ennui sérieux …..mais comme on dit chez  CERVANTES , «  poco a poco la vieja aprieta el copo !...  » …..( traduc : tout finit par prendre un jour un petit coup de vieux !)
 Et , tout comme hier   , je n’ai pas l’intention de cacher  mon opinion : Je répondrai  par un  proverbe ancien ( 18 ème siècle ) : » Chacun son métier et les vaches seront bien gardées ! »  ….Je ne reprocherai  donc pas à M. BOURGUIGNON     le droit de  faire son métier  et de défendre   sa règle stricte  de non risque  nucléaire     …..Mais il n’a pas à contester  le droit de l’Académie  à  prévoir son risque  d’approvisionnement   Te 99  et de se « remuer »…. Alors si  le CEA  est d’accord pour  faire les travaux jugés indispensables   par ASN pour donner 2 à 4 ans de plus  de fonctionnement à cette pile   , pourquoi faire  encore de la surenchère en principe d’absolue précaution   et vouloir  en « barbeler » le territoire ASN ????
 A suivre

  

Saclay est le plus important des centres du CEA. Plus de 5000 personnes y travaillent. 
Une installation du CEA fait l’objet d’un PPI : il s’agit du réacteur de recherche OSIRIS
 j habite à 5 km de cette photo   sur laquelle on voit   le dome d osiris 


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